Sous-marin de classe Attack : le président français et le premier ministre australien confirment un partenariat solide

image Naval Group

Le président français et le Premier ministre australien ont confirmé le partenariat stratégique entre les deux nations et l’importance du sous-marin de classe Attack

Ce soutien politique au projet est le développement le plus récent de son histoire complexe.

Le Premier ministre australien Scott Morrison était en visite officielle en France cette semaine. Selon le quotidien français Le Figaro , lors de son allocution, le président français Emmanuel Macron a souligné la position difficile de l’Australie, en première ligne des récentes tensions dans l’Indo-Pacifique. Il a ensuite réaffirmé l’importance de cette alliance et de cette relation de confiance entre les deux nations à la lumière des récents développements dans la région. 

Il a confirmé l’engagement de la France concernant ce contrat stratégique sous-marin et le programme de transfert de technologie, précisant qu’il était vital de renforcer la position de l’Australie dans la zone et garantir son autonomie politique et sa souveraineté :

« Je veux vous dire notre engagement plein et entier, celui des industriels (…) celui de tout le gouvernement français, pour être au rendez-vous des ambitions communes et si possible aller plus loin et plus vite car je sais que vous y tenez » (Emmanuel Macron)

Scott Morrison a complété cette déclaration, soulignant l’affinité entre les deux États dans des valeurs partagées, et a confirmé ce partenariat stratégique.

Pour mémoire, ce programme de remplacement de la classe Collins a démarré en 2007 dans le cadre du projet SEA 1000. Les besoins clés étaient de 12 navires capables de missions longues distances adaptés au théâtre du Pacifique, déplaçant environ 4 000 tonnes et armés de torpilles, mines, et de missiles de croisière.

En 2015 les candidats ultimes pour ce marché étaient l’Allemagne et les 214 ou nouveaux 216, le Japon avec la classe Sōryū , et enfin la France, dans un premier temps, avec le projet Shortfin Barracuda.

Le Shortfin Barracuda, devenu par la suite Attack, est une version diesel-électrique de la classe Barracuda de la Marine Nationale. La version conçue pour l’Australie, longue de 97 mètres, déplacera 4 500 tonnes en surface, aura une autonomie de 18 000 milles nautiques et sera équipée de la dernière technologie sonar.

DCNS, devenu Naval Group, la société française qui conçoit et construit ces navires, a ainsi remporté ce concours, le plus grand programme d’armement de l’histoire de l’Australie, pour 12 unités avec les premières livraisons à l’ouvert des années 2030.

Cependant, quelques années plus tard, le public australien a exprimé son mécontentement lorsqu’en 2020, le ministère australien des Finances a divulgué le prix actualisé du programme à environ 50 milliards de dollars australiens (en dollars constants / corrigé de l’inflation soit environ 88 milliards de dollars australiens courants en 2021). Ce prix était connu par le gouvernement australien depuis 2015.

Pour résoudre les problèmes liés à cette augmentation des coûts estimés et des délais, Pierre Eric Pommellet, PDG de Naval Group a passé un mois en Australie en février 2021. 

S’en est suivi la garantie que les coûts sont bien maîtrisés, qu’aucun retard particulier n’est observé avec l’objectif 2030 toujours valable, et que Naval Group s’assurera que 60% de la valeur de son contrat bénéficiera directement à l’Australie.

Pourtant, même après cet accord, les rumeurs concernant l’échec du projet ont continué. 

Récemment, il a été signalé que le gouvernement australien, à la lumière des coûts élevés et des tensions avec la Chine, envisageait une autre option, annulant le programme pour des sous-marins moins chers et plus facilement disponibles, le Type 214 allemand étant envisagé.

Cependant, comme l’a souligné HI Sutton, analyste de sous-marin renommé (et contributeur régulier de Naval News ) dans son article , le Type 214, bien qu’étant un sous-marin très performant, ne peut pas répondre aux exigences de l’Australie. Le principal grief est son rayon d’action, ce navire étant nettement plus petit que le Barracuda, avec 65 mètres contre 97. Ceci est crucial car la taille est primordiale pour installer les batteries nécessaires, et exigerait des modifications de la conception initiale coûteuses et complexes. Avec l’emport de 12 torpilles contre 24, il ne peut pas se substituer à la classe Barracuda pour les besoins de la Royal Australian Navy.

Pour l’instant, les discussions sur l’annulation du programme au profit d’un autre sous-marin sont tombées à l’eau et cette annonce du Premier ministre Scott Morison et Emmanuel Macron devrait y mettre définitivement un terme.

La plus récente de ces affirmations indique maintenant que l’Australie moderniserait ses sous-marins de classe Collins.

Encore une fois, c’est une exagération des événements. En effet, cette mise à niveau du sous-marin Collins était prévue dans le livre blanc de la défense 2016 et confirmée dans le Defence Strategic Update 2020 .

De plus, cette modernisation prolongerait la durée de vie de ces sous-marins mis ne permettra pas de répondre aux besoins à long terme de la Royal Australian Navy tant en termes de capacités que d’années de service. La mise à niveau n’est pas une alternative à l’achat de nouveaux sous-marins mais un moyen efficace d’augmenter les capacités de la Marine en attendant la classe Attack.

Le gouvernement continuera également à faire des investissements appropriés sur les Collins, y compris des améliorations prioritaires des capacités, la gestion de l’obsolescence et le maintien en puissance de la flotte, afin de garantir que la capacité sous-marine puissante et agile de l’Australie soit maintenue jusqu’à l’introduction de la future flotte sous-marine. Cela inclura des mises à niveau des transmissions et des moyens de détection de la classe Collins.

Livre blanc sur la défense 2016

Néanmoins, avec l’expansion rapide de la marine chinoise et des forces sous-marines, il a été décidé que les 6 seraient modernisés, contre seulement 3 comme prévu en 2016.

Comme on le voit ici, le développement de la classe Attack reste sous la critique constante des médias locaux mais la dernière confirmation,
par les plus hautes autorités politiques de France et d’Australie, de son importance stratégique devrait garantir son achèvement.

source : NavalNews