Naval Group a mis au point une innovation majeure pour les sous-marins à propulsion diesel-électrique

Par rapport à leurs homologues dotés d’un réacteur nucléaire, les sous-marins à propulsion diesel-électrique ont une autonomie en plongée très limitée, ce qui amoindrit leur efficacité dans la mesure où ils sont ainsi plus vulnérables aux moyens de détection.

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Photo : Naval Group via Les Echos

L’apparition de systèmes de propulsion anaérobie [AIP pour Air Independent Propulsion] a permis d’y remédier en partie. Mais il n’en reste pas moins que ces sous-marins sont quand même obligés de faire surface ou d’utiliser leur schnorchel au bout de quelques jours.

Étant donné que les technologies liées à la propulsion nucléaire ne peuvent faire l’objet d’aucun transfert dans le cadre d’une vente de sous-marin à un pays tiers, l’enjeu est donc, pour les constructeurs navals, d’améliorer autant que possible les systèmes AIP afin d’avoir un avantage compétitif par rapport à leurs concurrents, à l’heure où les flottes sous-marines sont appelées à se renforcer, en particulier dans la région Indo-Pacifique.

Et, dans ce domaine, le français Naval Group vient de mettre au point un nouveau système prometteur qui, appelé AIP 3G, doit permettre d’améliorer sensiblement l’autonomie en plongée d’un sous-marin à propulsion électrique puisqu’il est question de trois semaines et non plus de quelques jours seulement.

Ainsi, relate le quotidien Les Échos [édition du 8/11], le site Naval Group de Nantes-Indret est à l’origine d’une avancée technologique présentée comme étant une « première mondiale ». En effet, cette dernière permet de produire de l’hydrogène destinée à une pile à combustible via un processus chimique de reformage du gazole ainsi que de l’air par injection d’azote au niveau de l’arrivée d’oxygène, stocké sous forme cryogénique dans un réservoir.

« Cet air entre en réaction avec l’hydrogène dans la pile à combustible, afin de générer de l’électricité nécessaire aux besoins à bord du sous-marin et sa propulsion », explique le journal « Les Échos. » Qui plus est, ce nouveau système, qui a demandé 16 ans de recherches et pas moins de 70 brevets, est beaucoup plus silencieux que les AIP que l’on trouve actuellement sur le marché.

Les premiers tests, réalisés avec un démonstrateur à l’échelle 1 pendant 18 jours, sont concluants. « L’objectif était de reproduire les conditions réelles d’une patrouille, avec des arrêts, des démarrages et des variations de puissance », a expliqué Marc Quémeneur, responsable du projet, auprès du quotidien économique.

Ces essais en outre permis de constater que la technologie mise au point est « mature ». Et donc prête à être commercialisée, pour les sous-marins neufs ou devant être modernisés. Ce qui augure de bonnes perspectives à l’exportation.

Par ailleurs, le site de Nantes-Indret travaille actuellement sur 22 programmes différents, que ce soit pour les besoins de la Marine nationale ou les clients internationaux de Naval Group.

source : opex360.