La Russie va accroître les patrouilles de sous-marins selon un rapport des services secrets norvégiens.

Le SNLE russe Tula (Delta IV) en route pour le tir d’un missile d’exercice balistique intercontinental.

MOSCOU – En 2023, la Russie va probablement renforcer sa présence en mer de Barents comme en  Océan Atlantique tout en allongeant le déploiement de ses sous-marins, selon un récent rapport des services de renseignement norvégiens.

Le rapport annuel du  13 février, précise que la Russie se tourne de plus en plus vers sa flotte du Nord pour assurer une dissuasion régionale.

« Les forces navales de la flotte du Nord continueront à effectuer des exercices et  de plus longues  patrouilles de sous-marins  en mer de Barents comme  dans l’océan Atlantique. La disponibilité  de nouveaux sous-marins discrets et multitâches augmente les capacités de la flotte en mer de Norvège et dans l’océan Atlantique » indique le rapport.

La flotte du Nord comporte 26 sous-marins, 10 bâtiments de combat de surface, 16 patrouilleurs et navires côtiers, 8 bâtiments de guerre des mines et 8 plateformes amphibies tout comme des  chasseurs et des avions de patrouille maritime ainsi que  des moyens de défense aérienne, selon le rapport « 2023 Military Balance » de l’Institut international d’études stratégiques.

Selon le ministère russe de la Défense, la flotte du Nord compte six SNLE disponibles, un autre en période d’entretien et trois en construction. Il y a également quatre sous-marins armés  de missiles de croisière et trois autres  en construction, selon le ministère.

Pavel Luzin, chercheur associé de l’université Tufts (*) au programme « Russie et Eurasie », a déclaré que la Russie est en train de repenser complètement son approche maritime dans le contexte de l’adhésion prochaine de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’OTAN : « La flotte  de la Baltique n’a plus grande  justification, et Moscou va au contraire tenter de renforcer la flotte du Nord et chercher des moyens de répondre de manière asymétrique à l’OTAN » (déclaration de Luzin à Defense News).

Quant à l’inventaire des avions de la Flotte du Nord, il est probable que celle-ci en conservera le nombre et mènera ses activités comme d’habitude, peut-on lire dans le rapport norvégien. Pendant ce temps, les bombardiers stratégiques de la Russie étant concentrés sur l’invasion de l’Ukraine, la Norvège verra probablement moins de ces avions dans son voisinage, indique le rapport. En octobre 2022, les médias affichaient des photos satellites montrant sept Tu-160 et quatre Tu-95 sur la base aérienne d’Olenegorsk, à environ 160 km de la frontière norvégienne.

« Parce que l’importance des armes nucléaires et des forces de dissuasion stratégique augmente, la défense par la flotte du Nord des bases militaires de Kola, du bastion nord et de la mer de Barents deviendra également plus importante » précise l’agence.

Dans une mise à jour du rapport, datée du 16 février, cette dernière explique qu’elle ne prévoit aucun changement dans la manière dont la Russie équipe en armement les navires de surface de la flotte du Nord.

Luzin souligne cependant que si la Russie doit faire  effort pour gréer des  bâtiments de la flotte du Nord d’armes nucléaires, ce sera en lui affectant  de nouveaux sous-marins des classes Borei et Yasen, et en en équipant le croiseur cuirassé Admiral Nakhimov après son retour de grand carénage ?

(*) : Université américaine

Source : Defense News