Des sous-marins japonais pour contrer les incursions de la marine chinoise

2 Japanese Navy (JMSDF) Oyashio class submarines
Cette image officielle JMSDF montre deux bateaux de classe Oyashio. Ceux-ci ont reçu des améliorations pour combler l’écart avec la dernière classe Sōryū

La Chine semblant montrer ses muscles dans presque tous ses conflits territoriaux, une nouvelle dimension sous-marine pourrait émerger. Les sous-marins chinois pourraient faire face à la marine japonaise. Connue sous le nom de Force japonaise d’autodéfense maritime (JMSDF), celle-ci possède l’une des capacités anti-sous-marines des meilleures. La technologie sous-marine japonaise est particulièrement appréciée. Tendance à l’amélioration est attendue pour faire face à la menace émergente de la Chine. Un livre blanc récemment publié s’ exprime sur la réaction japonaise en la matière.

La menace d’incursions de sous-marins chinois est considérée comme très réelle. Le mois dernier, pour suivre un sous-marin en plongée près de ses eaux, le JMSDF a déployé, en urgence,l’un de ses porte-hélicoptères, deux destroyers et plusieurs avions de patrouille maritime. Bien que le Japon n’ait pas fait connaître la nationalité du sous-marin, il est largement admis qu’il était chinois.

Selon un communiqué de presse, le sous-marin a été détecté le 18 juin au nord-est d’Amami Oshima, qui est l’une des îles entre Japon et Taïwan. Ces îles sont connues comme la première chaîne d’îles et forment une barrière naturelle entre la Chine et le Pacifique. Le sous-marin a été pisté pendant plusieurs jours.

Les incursions provocatrices de la Chine, qui sont également le fait de navires de guerre et d’aéronefs, sont souvent liées à des différends territoriaux. Dans son livre blanc récemment publié, le gouvernement japonais déclare que «la Chine a poursuivi sans relâche les tentatives unilatérales de changer, par la force, le statu quo dans la zone maritime autour des îles Senkaku». Les îles sont revendiquées par les deux pays, mais font de facto partie du Japon.

Le livre blanc indique que le Japon utilisera ses sous-marins pour mener des activités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (dites ISR) sous-marines dans les eaux autour du Japon. C’est un langage généralement passif : le Japon met l’accent sur une position défensive, pour surveiller et suivre les sous-marins et les navires de guerre chinois à l’ouvert des eaux territoriales du Japon.

Et de manière significative, le Japon augmente sa force sous-marine de 16 à 22 bateaux. Bien que les sous-marins japonais soient considérés comme très avancés, ils seront toujours largement dépassés par la marine chinoise. Le livre blanc indique que le Japon maintiendra des « unités sous-marines renforcées » pour « s’engager dans des patrouilles et la défense dans les eaux autour du Japon ».

Le Japon a déjà mis en service le premier sous-marin au monde avec des batteries lithium-ion. Cette technologie permettra à leurs sous-marins à rester en immersion pendant de plus longues périodes. Cela améliorera l’endurance, au delà de celle garantie par l’AIP déjà utilisée par le Japon et la Chine. Dans le langage du livre blanc, cela permettra au Japon de créer une « posture ISR dans la durée ».

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Activités récentes de la Chine dans la zone maritime et l’espace aérien du Japon Ministère japonais de la défense

Les incursions dans les eaux japonaises ne sont pas nouvelles. Selon le gouvernement japonais, en novembre 2004, un sous-marin à propulsion nucléaire chinois a pénétré dans les eaux territoriales du Japon. Le Japon considérait qu’il s’agissait d’une violation du droit international. Tous les détails n’ont pas été divulgués. À l’époque, moins de 10 sous-marins chinois étaient considérés comme modernes par le Japon. L’an dernier, ce nombre était passé à 46.

En janvier 2018, un autre sous-marin chinois est entré aux alentours de l’île de Miyakojima et des îles Senkaku. La zone contiguë d’un pays se situe entre 12 et 24 milles marins de la côte. La Chine n’a pas reconnu cet incident. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a répondu à l’époque : « Je n’ai pas d’informations sur la situation des sous-marins« .

Le dernier sous-marin japonais de la classe Sōryū, le Tōryū, devrait être mis en service l’année prochaine. Après cela, il faudra plusieurs années avant que le premier bateau de la prochaine génération de classe 29SS rejoigne la flotte. Dans le même temps, la Chine mettra probablement en service son premier bateau Type-095 de nouvelle génération. Le durcissement de la position du JMSDF sera ininterrompu si la Chine multiplie les incursions sous-marines.

source : Forbes