San Juan. La juge fédérale, chargée de l’enquête, poursuit six officiers de la Marine argentine.

La juge fédérale de Caleta Olivia, Marta Yáñez, a ordonné la poursuite de six officiers de la marine argentine qui, selon elle, étaient directement responsables de la disparition du sous-marin. À son tour, la juge a renoncé à enquêter sur l’ancien président Mauricio Macri et l’ancien ministre de la Défense Oscar Aguad.

https://static.lexpress.fr/medias_11682/w_1007,h_563,c_crop,x_0,y_107/w_960,h_540,c_fill,g_north/v1511416449/photo-prise-en-2014-et-fournie-par-la-marine-argentine-le-18-novembre-2017-du-sous-marin-san-juan-dans-le-port-de-buenos-aires-1_5981206.jpg
photo Marine argentine

Les officiers poursuivis pour les crimes de dommages graves coupables, de manquement aux devoirs d’un officier public et d’omission d’office, dans le cas de l’ARA San Juan, sont l’ancien commandant de l’instruction et de l’enrôlement naval, le contre-amiral Luis Enrique López Mazzeo; l’ancien commandant des forces sous-marines, le capitaine Claudio Villamide; l’ancien chef de l’entretien et des stocks, le contre-amiral Luis Malchiodi; l’ancien chef d’état-major du commandement de la Force sous-marine, le capitaine de frégate Hector Alonso; l’ancien chef du département des opérations de la Force sous-marine Hugo Miguel Correa; et l’ancien chef du département de la logistique du capitaine de corvette des forces sous-marines Jorge Andrés Sulia. Ceux-ci ont été saisis pour des montants allant de 2 millions à 3,5 millions de pesos.

La juge accuse en vertu du principe que tous, dans une plus ou moins grande mesure, savaient que le sous-marin n’était pas dans des conditions optimales pour remplir la mission confiée.

En plus de ne pas prendre en compte les alertes du défunt commandant Pedro Fernández concernant le dysfonctionnement en plongée de la valve E19, qui aurait été le facteur déterminant de la tragédie.

En ce qui concerne l’ancien président Mauricio Macri, Marta Yáñez a estimé que la fonction de commandant en chef des forces armées « n’est pas de nature technico-militaire, car elle est exercée par son groupe de professionnels qualifiés ».

Dans cette fonction, l’ancien président n’avait pas l’obligation d’exercer des fonctions opérationnelles, qui étaient déléguées à des fonctionnaires et en particulier à du personnel militaire formé et formé dans le domaine des armes sous-marines.

La résolution n’a pas été prise volontairement par la plainte qui représente les familles des membres de l’équipage décédés, ni par les avocats de certains des accusés, de sorte que les deux parties ont l’intention de faire appel de la décision.

Expertise de l’imagerie

 Les 67 000 images et vidéos obtenues par le Seabed Constructor, qui montrent les épaves de l’ARA San Juan sous différents angles, n’ont pas encore été évaluées.

Selon la juge de Caleta Olivia, «il est stérile d’investir du temps et des ressources dans une analyse de ces images car elles sont suffisamment claires pour prouver qu’elles sont en présence du sinistre sous-marin argentin, mais qu’elles n’ont pas la capacité de fournir des données sur les raisons de l’effrondrement »

La tragédie de l’ARA San Juan a eu un impact international qui a mis certains des plus grands experts mondiaux au premier plan de ce type d’accident.

L’un de ces experts était Bruce Rule, chef analyste du Naval Intelligence Office des États-Unis, où il a travaillé pendant 40 ans.

Rule est l’auteur, entre autres, des rapports sur la perte des sous-marins américains USS Thresher et USS Scorpion et en a également rédigé un sur l’ARA San Juan.

Au-delà du rapport de ce qui s’est passé, l’analyste a également évoqué d’éventuels coupables, comme le juge le fait maintenant, bien qu’il l’ait fait pour avertir des inconvénients de rechercher des boucs émissaires.

source : .infodefensa.com