Conversion des SNLE de la classe Vanguard en MOSUB

La Royal Navy étudie des scénarios futurs incluant des sous-marins mères (*). Ceux-ci pourraient jouer le rôle de nœud central d’un réseau lâche de moyens sous-marins sans équipage. Les sous-marins d’attaque existants et prévus, tels que la classe Astute et le SSN(R), pourraient potentiellement remplir cette tâche. Mais il existe une autre possibilité qui mérite d’être explorée, du moins sur le papier.

(*) |NDLR : de MOther SUBmarines : nous garderons l’acronyme courant MOSUB]

D’ici 2040, les quatre sous-marins lanceurs d’engins de la classe Vanguard seront remplacés par la classe Dreadnought. La classe Vanguard pourrait être modifiée pour remplir le rôle de MOSUB. À l’instar des SSGN de la classe Ohio de la marine américaine, ces sous-marins pourraient également avoir une capacité d’attaque terrestre considérable.

Le concept a été mentionné dans une présentation non classifiée du Maritime Enterprise Planning Group Under Waterwater Warfare group en décembre 2020. Ce document n’est plus en ligne. Il a été d’abord rapporté par Naval Technology.

Le document de la Royal Navy décrit un « MOSUB mère semi-autonome ». Le sous-marin lancerait des drone sous-marins ( UUV) pour « explorer des zones inaccessibles [sans risques]… pour des [sous-marins] ».

Conversion du Vanguard en MOSUB

Je dois insister sur le fait qu’il s’agit d’une hypothèse et qu’il n’est pas question de l’envisager. Les sous-marins seront alors très vieux, mais leur âge sera comparable à celui des sous-marins de la classe Ohio de la marine américaine. Ils auront également besoin d’être ravitaillés par des réacteurs. Cela complique la configuration de leur réacteur Core-H, qui est conçu pour ne pas avoir besoin d’être ravitaillé. Mais cela pourrait être fait. Le schéma ci-dessous est une option à prix moyen pour une conversion. Elle serait toujours moins chère que la construction de SSN(R) supplémentaires pour accomplir cette tâche.

Outre la modernisation générale des systèmes internes à laquelle on peut s’attendre lors d’une révision, la conversion concernerait principalement le compartiment des missiles. Celui-ci serait largement modifié. Les six premiers silos à missiles (sur seize) seraient conservés. Ils seraient réutilisés pour les missiles à lancement vertical. Grâce aux conversions de la classe Ohio, nous savons que chaque tube Trident peut accueillir 7 missiles Tomahawk. En fait, les systèmes de lancement de Tomahawk des Ohio, qui seraient déclassés d’ici là, pourraient être acquis. Ou du moins être copiés avec un minimum de retouches.

Ces tubes pourraient également transporter un futur missile de frappe de précision (mentionné dans la présentation). Et potentiellement de nouvelles armes développées pour les sous-marins de classe Virginia de l’US Navy. Il s’agit notamment de missiles hypersoniques à vol basse altitude. Dans l’ensemble, les six silos du MOSUB seraient compatibles avec toutes les charges utiles développées pour les silos d’armes (VPM) des classes Virginia. La Royal Navy pourrait donc faire des achats sur étagère.

Le maintien de six tubes Trident permettrait de charger 42 missiles de type Tomahawk. C’est dix de plus que le SSGNS de la classe SEVERODVINSK-II de la marine russe (alias classe Yasen-M). En outre, le poste torpilles (plus officiellement le compartiment d’arrimage des armes ou « magasin à bombes ») pourrait encore transporter des torpilles et, potentiellement, des Tomahawk, etc.

Le MOSUB des drones

Derrière les silos à missiles Trident restants se trouve l’emplacement des UUV. Deux sas étanches de taille modeste ou « aquariums » (Ocean Interfaces) seraient installés en superstructures au dessus de la coque épaisse. Ils permettraient de larguer et récupérer un ou plusieurs UUV en même temps. Ils se poseraient sur un tronçons assurant passage vers l’intérieur du sous-marin afin que les UUV puissent être stockés et entretenus à bord. Ils seraient ensuite hissés dans les aquariums.

Cela permettrait de disposer d’un compartiment étanche de petits UUV, de taille à peu près similaire à celle des types actuels tels que le REMUS 600. Des planeurs sous-marins, précieux pour leur intelligence environnementale (courants, salinité, etc.), pourraient également être exploités.

Enfin, des essaims de drones aériens pourraient être lancés. Il pourrait s’agir de types multi-rotors, bien plus grands que ceux déployés par les tubes lance-torpilles. Les drones de type Outrider, plus petits, pourraient également être lancés.

Les tronçons évoqués pourraient également s’appaire à un sas pour plongeurs et comme lien avec les valises de pont (DDS) fixés à la coque. Cela permettrait de transporter des UUV ou des engins pour nageurs de combat SDV (Swimmer Delivery Vehicles) plus grands. On pourrait en transporter deux, ce qui représente le double de la capacité de la classe Astute. Dans ce scénario, les coffres pourraient également être utilisés comme chambres hyperbares pour la décompression des plongeurs.

source : HI Sutton Traduit avec DeepL